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Sources et méthodes

Qui ne rêverait pas d’un Guide des sources de l’histoire du Grand Paris et qui ne conviendrait pas immédiatement de l’impossibilité d’un tel projet ? Qu’on le considère comme utopie ou comme aporie, ce guide suscite une vraie question de recherche. Si l’on peut s’accorder rapidement sur l’impossibilité de penser le Grand Paris sans archives, que connaissons-nous, en définitive, de l’archivage du Grand Paris ? Penser le Grand Paris par l’archive, c’est comprendre pourquoi et comment se sont constitués les fonds qui par leur essence même relèvent de la problématique du Grand Paris. Fonds relatifs aux limites (« des fortifs au périph ») ou aux organigrammes de feu le département de la Seine (annuaires administratifs de la Seine) mais aussi aux pratiques et aux sensibilités du Grand Paris, qui s’enracinent dans la durée. Aucun de ces fonds n’est livré clé en main aux chercheurs et les instruments de recherche sont largement déficients, sans commune mesure aux autres histoires urbaines nationales. Le Grand Paris est bien le parent pauvre de l’histoire des archives territoriales, quand bien même ses archives apparaissent accessibles, si on les compare avec des villes dont la mémoire a été effacée (Quito) ou éparpillée (Jérusalem). Cette histoire des sources, qui reste largement à construire, télescope l’obsession de notre temps pour les données, éventuellement augmentées (SIG) et leur mise en ligne. Appuyé notamment sur l’épistémologie des archives urbaines que propose le programme Archival City, Inventer le Grand Paris vise à considérer l’archive non plus simplement comme une source mais comme une question d’histoire.