Représentations et paysages de la métropole
Les représentations de la grande ville mobilisent des mots et des récits, des images et des iconographies. Cartes, maquettes, plans, photographies, romans, films : il est régulièrement fait le constat de leur profusion qui témoigne de la difficulté à figurer la dimension métropolitaine tout en rajoutant à sa complexité par l’émergence de nouvelles figurations qui s’entremêlent avec ce qu’elles représentent. Les pistes de questionnement sont multiples. Par exemple, comment certains enjeux sont-ils représentés pour qu’ils soient considérés comme évidents ou au contraire comme problématiques ? Quels effets produisent les cadrages émergents ? En quoi recomposent-ils les rapports de force qui préexistent ?
Visuelles et textuelles, documentaires et projectuelles, les représentations du fait métropolitain forment un champ très ouvert qui offre une lecture possible, sur la longue durée, de la construction des paysages de la métropole, un pas apparemment de côté mais qui en fait ouvre un renouvellement des réflexions sur une histoire plus inclusive de la planification. Davantage que l’urbain, le paysage, constitué entre autres, d’éléments vivants, de perceptions, d’espaces ouverts, d’échelles multiples, pose la question de la compréhension d’un continuum instable qui mobilise plusieurs systèmes de représentation toujours fragmentaires. Le paysage s’élabore suivant plusieurs temporalités : temps historique, temps du projet, temps de l’action collective. Cette attention au temps, temps humain mais aussi écologique, à ses différentes échelles, se lit à travers l’amplitude des représentations toujours renouvelées, qui affectent en retour la compréhension du temps.
A partir d’une approche historienne des représentations et des paysages, il est possible de comprendre la façon dont s'élaborent les récits métropolitains, de révéler les glissements qui s’effectuent entre représentations et projets, de faire apparaître l’importance des images et des discours dans l’histoire de l’aménagement. C’est dans ces directions entrelacées que la session se propose d’ouvrir un chantier de recherche, au croisement de l’histoire des représentations, l’histoire du paysage et l’histoire de l’aménagement.
Organisation scientifique : Raphaële Bertho, Sonia Keravel, Frédéric Pousin, Nathalie Roseau