Conflict and accommodation: resisting or dealing with the metropolis
Comment les conflits ont-ils contribué à l’histoire des métropoles ? Si l’évolution des villes a longtemps été mesurée à l’aune des projets urbains et architecturaux qui y furent imaginés ou mis en œuvre, elle peut aussi être analysée sous l’angle d’une étude des résistances à ces mêmes projets. C’est cette dynamique, dans ses dimensions sociale, politique ou encore patrimoniale que nous souhaitons interroger dans la session « Conflictualités : résister à ou composer avec la Métropole ».
Cette question des résistances et des mobilisations contre les projets métropolitains n’est pas neuve en soi. Toute histoire étant par définition sociale, l’étude des contestations et des répertoires d’action a toujours intéressé la recherche historique, sans faire systématiquement l’objet d’un questionnement plus large sur le rôle même des résistances collectives dans la fabrique ordinaire de l’histoire des métropoles. À l’heure où toute opposition est censée être contenue en amont, par le biais de démarches participatives, comme hier les enquêtes d’utilité publique, que peuvent nous apprendre ou nous apporter ces approches des formes de résistance aux projets urbains, contextualisés et étudiés dans leur environnement métropolitain, social et politique ?
Pour saisir ce que les mouvements de résistance peuvent faire aux métropoles, il s’agira d’une part d’interroger les formes que peut prendre cette résistance comme son rôle et les mécanismes qui la portent dans l’histoire des métropoles. La question de la gouvernance sera posée ici à l’aune de ceux qui la remettent en cause, et des outils mobilisés en ce sens. Il s’agira aussi de savoir si ces résistances modifient les méthodes de recherche : les approches, les sources et les outils d’analyses mobilisés sur les terrains aboutissent-ils à un renouvellement de nos connaissances sur les conflictualités sociales, en même temps qu’à un nouveau positionnement des chercheuses et chercheurs qui vivent dans ses métropoles et s’y engagent ?
Scientific Organization : Laurence Bassieres, Emmanuel Bellanger, Beatriz Fernandez.