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© Inventer le Grand Paris

Quelle esthétique urbaine pour le Grand Paris ?

L'aménagement du Grand Paris recoupe-t-il des préoccupations esthétiques ? Il s'agira dans le cadre de cette journée d'études d'interroger la manière dont l'esthétique de la ville a participé des réflexions et projets développés sur et autour du Grand Paris, à l'époque contemporaine.
Le terme lui-même forme avec les notions d'hygiène et de circulation une trilogie systématiquement reprise durant le premier XXe siècle, mais manque paradoxalement de définition précise, même s'il constitue un critère majeur des débats. L'élan modernisateur de l'après Seconde Guerre mondiale tend à lui substituer, dans les discours, des considérations numériques et fonctionnelles qui ne manqueront pas de nourrir, en retour, de nombreuses critiques sur le défaut d'esthétisme de l'extension galopante de Paris.
À ce contraste un peu trop simple entre une période héritière de la tradition « Beaux-arts », où la dimension esthétique aurait eu sa place, et un second XXe siècle qui l'aurait volontairement ignorée, il est possible d'opposer la continuité des considérations esthétiques dans la construction du regard sur l'agglomération capitale. Des écrits du XVIIIe siècle qui dénonçaient l'indignité des environs de la capitale aux reportages télévisés contemporains sur les bidonvilles et les « quartiers », le critère esthétique a constitué et constitue toujours l'une des justifications de l’action des réformateurs, des pouvoirs et des urbanistes sur l'espace de l'agglomération parisienne.

Organisation scientifique : Laurence Bassières et Cédric Feriel

Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Paris-Belleville
Mardi 28 janvier 2020, 14h-18h

Sommaire

Pour un plus beau grand Paris. Les liens entre urbanisme, esthétique et morale dans les écrits de Jean Giraudoux

par Valérie Foucher-Dufoix

Jean Giraudoux a produit de nombreux essais, conférences et articles sur ses représentations de Paris et de sa banlieue mais aussi sur sa vision d’un Paris futur. Le principal intérêt de ce corpus ne réside pas tant dans l’originalité des propos tenus qui sont largement partagés, ni dans leur importance quantitative un peu trompeuse, que dans le déploiement d’une pensée totale sur l’urbanisme et l’architecture. Dans ces écrits, il évoque notamment la notion…

Le Grand Paris avant le Grand Paris : les plans d’extension et d’embellissement dans l’Entre-deux-guerres

par Arlette Auduc

Après la Première Guerre mondiale et les destructions qu’elle a entraînées, les lois du 14 mars 1919 et du 19 juillet 1924 regroupées sous le nom de loi Cornudet imposent aux villes de plus de 10 000 habitants, aux villes sinistrées, aux stations climatiques et touristiques et aux « agglomérations présentant un caractère pittoresque, historique ou artistique », l’obligation de dresser un plan d’extension, d’embellissement et d’aménagement. En région parisienne Paris et…

« Paris-Parallèle » : l’impossible programme d’action du Cercle d’études architecturales

par Elise Guillerm

Sous la terminologie du Paris parallèle, trente grands noms de l’architecture sont signataires, au début des années 1960, d’un appel, visant à créer aux portes de Paris « un ensemble cohérent, assez important pour le soustraire à l’attraction de l’ancien noyau » (Le Monde, 1961). La question de l’urbanisme parisien occupe alors tout particulièrement les réflexions du Cercle d’études architecturales, lieu de débat confraternel, à l’initiative de ce plaidoyer. A distance d’une…

L’habitat social et l’esthétique d’un plus Grand Paris (1919 – 1954)

par Pauline Rossi

L’entre-deux-guerres a été le cadre de réflexions particulièrement riches sur l’habitat social. La question de l’esthétique, contrairement à une idée répandue, n’a pas été éludée. Conscients de l’importance qu’avait cet élément dans le paysage urbain, maîtres d’œuvres et administration, en ont fait un objet de questionnement permanent. Habitations à bon marché (HBM) puis Habitations à Loyers Modérés (HLM) ont certes été pensés et réalisés en fonction de leur utilité, de…

Au-delà de Guimard, quelle place pour l’esthétique dans des réseaux fonctionnels ? La région parisienne et ses transports collectifs sur le temps long

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S’ils sont souvent perçus comme moins centraux dans le fonctionnement des transports urbains que dans le monde de l’automobile, les enjeux esthétiques pèsent probablement plus qu’il n’y paraît dans la pratique et l’appropriation de ces réseaux par les citadins, voire les touristes. En ce sens, ils jouent donc sûrement dans le poids politique de ces réseaux et dans le sort de leurs projets de développement, comme celui du Grand Paris.…