FR EN
© Inventer le Grand Paris

Le Nouveau Créteil et la SEMAEC : un cas si particulier

par Laurent Coudroy de Lille

Résumé

Après avoir accueilli le grand ensemble du Mont-Mesly dès 1955, la commune de Créteil s’engage dans une nouvelle aventure urbanistique en 1965. La victoire de Pierre Billotte à la mairie et la remise en question du modèle porté par la SCIC-CDC, mais aussi le choix de ce site comme centre restructurateur et préfecture dans le cadre du Schéma directeur de la région parisienne déterminent une réorientation de l’opération. Cette nouvelle programmation sera portée par un outil ad hoc, une société d’économie mixte locale soutenue par la Compagnie bancaire, la SEMAEC.

Au-delà du storytelling qui habille l’opération du Nouveau Créteil, il faut se demander aujourd’hui en quoi cette expérience fut une rupture dans les modes de production urbaine des années 1960-70, et un « cas particulier ». Les interprétations et paradoxes sont en effet multiples : survivance de la figure de l’architecte en chef dans la modernité décomplexée de la fin des Trente glorieuses, chaînon intermédiaire entre grands ensembles et Villes nouvelles de la Région parisienne, première décentralisation de l’urbanisme sous le contrôle direct de l’Etat gaulliste… Le basculement politique de 1977 puis la décentralisation des années 1980 ne remettent pas en question l’existence de la SEMAEC qui reste aujourd’hui le noyau des compétences locales en urbanisme.

Consultez l'article en ligne

https://www.inventerlegrandparis.fr/link/?id=691

DOI

10.25580/IGP.2019.0016

Laurent Coudroy de Lille est maître de conférences en histoire de l’urbanisme à l’Ecole d’urbanisme de Paris et au Lab’urba, actuellement co-responsable de la mention Urbanisme et aménagement de l’EUP. Ses travaux portent sur l’histoire de l’urbanisme à travers les idées, représentations, langages et idéologies en rapport avec les pratiques et systèmes d’acteurs territorialisés. Ancrées dans la longue durée de l’urbanisme européen, elles sont centrées maintenant sur l’Entre-deux-guerres en France.


Français

Après avoir accueilli le grand ensemble du Mont-Mesly dès 1955, la commune de Créteil s’engage dans une nouvelle aventure urbanistique en 1965. La victoire de Pierre Billotte à la mairie et la remise en question du modèle porté par la SCIC-CDC, mais aussi le choix de ce site comme centre restructurateur et préfecture dans le cadre du Schéma directeur de la région parisienne déterminent une réorientation de l’opération. Cette nouvelle programmation sera portée par un outil ad hoc, une société d’économie mixte locale soutenue par la Compagnie bancaire, la SEMAEC.

Au-delà du storytelling qui habille l’opération du Nouveau Créteil, il faut se demander aujourd’hui en quoi cette expérience fut une rupture dans les modes de production urbaine des années 1960-70, et un « cas particulier ». Les interprétations et paradoxes sont en effet multiples : survivance de la figure de l’architecte en chef dans la modernité décomplexée de la fin des Trente glorieuses, chaînon intermédiaire entre grands ensembles et Villes nouvelles de la Région parisienne, première décentralisation de l’urbanisme sous le contrôle direct de l’Etat gaulliste… Le basculement politique de 1977 puis la décentralisation des années 1980 ne remettent pas en question l’existence de la SEMAEC qui reste aujourd’hui le noyau des compétences locales en urbanisme.