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Ce que la Caisse des dépôts a fait à l’économie mixte et à la banlieue parisienne : de l’importance de la finance publique dans les politiques urbaines

par Raphaël Frétigny

Résumé

Les interventions les plus visibles de la Caisse des dépôts et consignations sont dues à l’action de la Société centrale d’équipement du territoire (SCET), filiale spécialisée dans le service aux Sociétés d’économie mixte (SEM). L’analyse proposée ici portera sur les circuits de financement que la Caisse des dépôts met à la disposition de la SCET et des SEM. dont l’évolution a nettement impacté le positionnement de la SCET et l’activité des SEM. Le cas de la SEMARG (Société d’économie mixte d’Argenteuil) sera tout particulièrement étudié et l’intervention de la CDC à Sarcelles permettra de mettre en relief la dynamique propre aux instruments de financement.

Dans les années 1960, le financement public de l’aménagement, largement porté par la CDC, fixe un cadre rigide aux projets d’aménagement des SEM. L’adossement de la SCET aux ressources et au poids institutionnel de la CDC en fait comme un acteur pivot de l’activité des SEM et difficilement contournable. Ce positionnement laisse néanmoins des marges de manœuvre aux agents de la SCET dans leur positionnement vis-à-vis des pouvoirs locaux qui a pu accompagner la montée en puissance de gouvernements urbains. Ces mécanismes publics de financement sont progressivement démantelés, surtout dans les années 1980. Cette dynamique de libéralisation a profondément déstabilisé la SCET qui joue alors généralement un rôle de second plan qui s’avère stabilisateur pour l’économie mixte.

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https://www.inventerlegrandparis.fr/link/?id=688

DOI

10.25580/IGP.2019.0013

Raphael Frétigny est chargé d’étude à la ville de Saint Denis de la Réunion et docteur associé au laboratoire Triangle. Sa thèse, soutenue en 2015, porte sur l’influence de la Caisse des dépôts dans les politiques urbaines, et plus généralement sur l’évolution des circuits de financement de la production urbaine.


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Les interventions les plus visibles de la Caisse des dépôts et consignations sont dues à l’action de la Société centrale d’équipement du territoire (SCET), filiale spécialisée dans le service aux Sociétés d’économie mixte (SEM). L’analyse proposée ici portera sur les circuits de financement que la Caisse des dépôts met à la disposition de la SCET et des SEM. dont l’évolution a nettement impacté le positionnement de la SCET et l’activité des SEM. Le cas de la SEMARG (Société d’économie mixte d’Argenteuil) sera tout particulièrement étudié et l’intervention de la CDC à Sarcelles permettra de mettre en relief la dynamique propre aux instruments de financement.

Dans les années 1960, le financement public de l’aménagement, largement porté par la CDC, fixe un cadre rigide aux projets d’aménagement des SEM. L’adossement de la SCET aux ressources et au poids institutionnel de la CDC en fait comme un acteur pivot de l’activité des SEM et difficilement contournable. Ce positionnement laisse néanmoins des marges de manœuvre aux agents de la SCET dans leur positionnement vis-à-vis des pouvoirs locaux qui a pu accompagner la montée en puissance de gouvernements urbains. Ces mécanismes publics de financement sont progressivement démantelés, surtout dans les années 1980. Cette dynamique de libéralisation a profondément déstabilisé la SCET qui joue alors généralement un rôle de second plan qui s’avère stabilisateur pour l’économie mixte.