Séminaire du Groupe transversal « Inventer le Grand Paris »
Labex Futurs Urbains (UPE)
Coordination générale : Frédéric Pousin, Nathalie Roseau, Alessandro Panzeri
Le bilan des quatre colloques internationaux qui ont été tenus de 2013 à 2016 sur l’histoire croisée du Grand Paris au XXème siècle a mis en évidence des problématiques transversales qui travaillent les moments de son histoire et dialoguent avec l’actualité du futur métropolitain. C’est dans cette perspective que s’inscrit le programme de recherche du groupe transversal « Inventer le Grand Paris » qui souhaite renouveler les questionnements scientifiques portant sur l’histoire croisée des métropoles. Ainsi en est-il de l’efficace des plans, de la maîtrise foncière, du devenir de la Zone, des notions de frontière/limite et de ceinture verte, de la place de l’économie dans l’aménagement, de la culture visuelle ou de la perspective transnationale.
Le séminaire de recherche 2018-2019 s’articule autour de six séances. Il ouvrira un nouveau chantier consacré à la place du paysage dans l’aménagement du grand Paris. Il approfondira la problématique structurante de la longue durée en consacrant une séance au Grand Paris du XIXe siècle. Un atelier Paris-Berlin explorera la problématique d’une histoire en débat qui conduit les historiens à participer comme acteurs aux transformations du temps présent. Un séminaire consacré à l’archive de la ville informelle questionnera, lui aussi, la recherche historique en considérant l’archive comme un objet en soi qui participe de la gestion ordinaire de la ville. Enfin, deux journées d’études en partenariat, exploreront l’une le milieu des sociétés d’économie mixte dans l’aménagement, l’autre, à travers l’année 1919, les conséquences de la sortie de guerre pour l’urbanisme français et mondial.
Une transcription résumée des interventions orales sera mise en ligne sur le site www.inventerlegrandparis.fr. Rubrique : Séminaire IGP.
Groupe transversal de recherche Inventer le Grand Paris
Emmanuel Bellanger (Paris 1, CHS), Frédéric Bertrand (ENSAPB, Ipraus-Ausser), Florence Bourillon (UPEC, CRHEC), Laurent Coudroy de Lille (UPEC, Lab Urba), Cédric Fériel (Rennes II, TEMPORA), Corinne Jaquand (ENSAPB, Ipraus-Ausser), André Lortie (ENSAPB, Ipraus-Ausser), Clément Orillard (UPEC, Lab Urba), Alessandro Panzeri (post-doctorant LATTS, Futurs Urbains) Frédéric Pousin (ENSAPB, Ipraus-Ausser), Nathalie Roseau (ENPC, LATTS), Loïc Vadelorge (UPEM, ACP).
Lieux du séminaire
Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Paris-Belleville ; Cité Descartes, Champs-sur-Marne ; Musée d’Histoire Urbaine et Sociale de Suresnes
PROGRAMME 2018-2019
Jeudi 20 décembre 2018, 9h-13h30
Les paysages du Grand Paris
Ce premier séminaire propose de reconsidérer l’aménagement régional du Grand Paris en privilégiant l’entrée par le paysage. La question du paysage nécessite d’abord de s’intéresser aux professions, en comprenant en particulier la manière dont les paysagistes interviennent dans les plans à l’échelle régionale. D’un point de vue épistémologique, il s’agit ensuite de considérer les notions de paysage, d’échelle, d’espace public et de nature comme des constructions historiques et sociales que nous souhaitons interroger dans les relations aux champs disciplinaires auxquels elles se rattachent. La perspective du paysage permet enfin de revenir sur les instruments de l’aménagement et en particulier sur la question du plan comme mode de représentation et comme processus de réalisation.
Avec les contributions de : Bertrand Follea, Laurent Hodebert, Sonia Kéravel, Julien Laborde, Sandra Parvu
Coordination scientifique : Frédéric Pousin et Nathalie Roseau
Lieu : Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Paris-Belleville
Mardi 15 janvier 2019, 14h-18h
Le Grand Paris du XIXe siècle. L’en-deçà et l’au-delà du mur
Ce deuxième séminaire se penchera sur le Paris du XIXe siècle et plus précisément sur son agrandissement entre l’enceinte des Fermiers Généraux et l’enceinte de Thiers. L’annexion des communes « suburbaines » de 1860, représente l’aboutissement d’un processus d’accroissement qui s’est développé tout au long du XIXe siècle. Si l’on examine les deux côtés de l’enceinte des Fermiers Généraux, on s’aperçoit qu’il s’agit d’un territoire également urbanisé ou en cours d’urbanisation, formé en continuité des quartiers parisiens. Cela engendre la constitution d’une agglomération urbaine « à bas bruit » qui résulte des politiques urbaines menées depuis le début du siècle et plus particulièrement sous la monarchie de Juillet.
Coordination scientifique : Florence Bourillon
Lieu : Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Paris-Belleville
Jeudi 21 février 2019, 9h30-18h
Atelier Paris-Berlin. Ecriture de l’histoire et politiques urbaines
Cet atelier Paris-Berlin a pour objectif d’examiner les interférences conjoncturelles entre le travail historiographique sur le Grand Berlin (histoire sociale et des formes urbaines) et le discours des politiques et des faiseurs de la ville (élus, édiles et architectes). Cette proposition repose sur le constat empirique qu’a existé à Berlin, à des moments cruciaux de son développement métropolitain, une forte implication réciproque entre universitaires, concepteurs et acteurs. Il s’agit de comprendre les conditions de cette « histoire en débat » spécifiquement berlinoise, c’est-à-dire les enjeux épistémologiques et le positionnement institutionnel des historiens lorsqu’ils participent comme acteurs aux transformations du temps présent. Il s’agit de mettre en miroir, pour Berlin, l’interrogation de Marc Bloch sur la part d’engagement des historiens dans leur temps.
Coordination scientifique : Corinne Jaquand
Lieu : Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Paris-Belleville
Jeudi 28 mars 2019, 9h30-18h
Aménager la banlieue parisienne. Les mondes de l’économie mixte et leurs histoires
Journée d’étude commune au groupes transversaux Inventer le Grand Paris et Production urbaine et marchés (Labex Futurs Urbains)
Si l’émergence et les évolutions des établissements publics d’aménagement (EPA) sont aujourd’hui bien connues, le milieu des sociétés d’économie mixte (SEM) reste lui peu étudié. Elles ont pourtant été les outils de l’écrasante majorité des opérations d’aménagement. Dans le cas de l’Île de France, les EPA ont été utilisés pour l’aménagement des grandes opérations pilotées par l’Etat portant essentiellement sur la deuxième couronne, alors que les SEM ont largement été mobilisées dans l’aménagement de la première couronne. Une large partie de la fabrique du Grand Paris actuel reste ainsi méconnue. Cette journée d’étude se donne ainsi comme objectif d’amorcer une réflexion sur la question des formes diverses et renouvelées de l’économie mixte dans le temps long de l’aménagement de la Région parisienne. Elle l’abordera à partir de cas d’étude spécifiques posant la question de l’inscription de ce type d’opérateur dans des réseaux plus larges
Coordination scientifique : Julien Aldhuy et Clément Orillard
Lieu : Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Paris-Belleville
Jeudi 18 avril 2019, 9h30-18h
L’année 1919, les quatre saisons de l’urbanisme
Journée d’étude organisée par le Musée d’Histoire Urbaine et Sociale de Suresnes (MUS) et le groupe transversal Inventer le Grand Paris
L’année 1919, sortie de guerre, fut un moment important pour l’urbanisme français et sans doute mondial. En France, cette année est marquée par quatre événements au moins qui vont donner le ton à la période suivante : l’adoption de la Loi Cornudet définissant pour la première fois la planification urbaine en France; le concours pour l’aménagement et l’extension de Paris qui débouche sur le Plan Jaussely et amorce le processus de cités-jardins de la région parisienne; la création de l’Ecole des Hautes Etudes Urbaines et de la revue La Vie urbaine visant à constituer et transmettre les compétences de l’urbanisme; enfin les élections municipales qui voient s’installer un nouveau personnel politique, notamment dans les banlieues urbaines représentées par exemple par Henri Sellier à Suresnes.
Au-delà de la célébration d’un centenaire, cette journée d’études souhaite :
– poser certains enjeux d’historicité urbaine et urbanistique, en situant cette année si particulière dans des temporalités plus longues, antérieures ou postérieures. 1919, comme rattrapage d’un temps perdu… ou comme moment exceptionnel d’anticipations ?
– rapporter cette conjoncture très forte en France et en région parisienne au panorama international en matière de ville et d’urbanisme, panorama marqué par la guerre et les reconstructions, mais aussi un renouveau des idées et de leur circulation, de l’associationnisme international, ou encore de nouvelles projections vers l’avenir… Cette journée explorera aussi la façon dont, au sortir d’une guerre mondiale, les enjeux de l’urbanisme se mondialisent (Allemagne, Belgique, Espagne, Japon…)
Coordination scientifique : Laurent Coudroy de Lille
Lieu : Musée d’Histoire Urbaine et Sociale de Suresnes
Jeudi 20 juin, 14-18h
Archiver la ville informelle : la Zone de Paris en perspective
Séminaire commun au groupe transversal Inventer le Grand Paris et au programme Archival City
Le dernier séminaire se propose de comparer les corpus de recherche utilisés par différents chercheurs qui ont pris la ville informelle et notamment la Zone de Paris pour cadre et objet de leurs travaux. Au-delà de la différence de constitution des corpus de recherche et plus encore des grilles de lecture et des méthodes d’analyse mobilisées, il s’agira de comprendre en quoi la recherche historique permet aussi de réinterroger l’histoire des archives de la ville informelle qu’elle utilise. Il ne s’agit pas de se substituer aux archivistes qui constituent des instruments de recherche éclairant la logique des fonds mais de considérer qu’une connaissance fine des modalités de production, de conservation et d’usage des archives de la ville informelle peut aider à la saisir autrement. Placer l’archive non plus simplement comme source du travail historique mais comme objet d’investigation en soi peut conduire, dans le cas de la ville informelle, à dépasser l’histoire des représentations (l’informel comme repoussoir urbain) pour appréhender une forme de matérialité paradoxale produite par ceux-là même pour qui les « zones » doivent disparaître (l’informel mesuré et figuré participe de la gestion ordinaire de la ville).
Coordination scientifique : Loïc Vadelorge
Lieu : à confirmer